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Valérie BISOGNO

Le lâcher prise, une nécessitée !


Ce terme est devenu très courant dans notre société actuelle surtout dans les domaines affectifs et sociaux.

Mais avant tout, comment fonctionne le psychisme d’un individu devant un « non lâcher prise? »

Devant toute situation de « non lâcher prise » il y a beaucoup de souffrance, de blocages et de conflits. C’est ressasser, ruminer devant une problématique. C’est une forme de résistance comme le disait Freud « qui entrave un avancement ». C’est en lien avec Soi. L’individu contrôle et s’obstine à trouver une solution, une sortie. Pour exemple, pourquoi tel enfant de la fratrie est agressif de façon compulsionnelle? pourquoi refuse-t-il d’aller à l’école? pourquoi tel(le) collègue de bureau est mieux rémunéré(e) que l’autre à poste identique? pourquoi a-t-il (elle) eu ce poste tant convoité? C’est donc penser de façon obsessionnelle à une problématique pour essayer de la résoudre, c’est chercher une solution qui ne viendra pas forcément.

C’est aussi vouloir contrôler et dominer l’autre: lors d’une conversation votre interlocuteur essaye d’avoir le dernier mot. Doit-on insister? Certainement pas! Ce comportement amène de l’agressivité voire une rupture. L’individu est alors en proie à une grande rigidité.

Ces comportements névrotiques épuisent et vident notre énergie et peuvent aboutir à des somatisations comme maux de tête, douleurs digestives, musculaires...

Alors, le lâcher prise c’est renoncer à une attitude, une réponse, à une stratégie dans l’immédiateté. En psychanalyse je parlerai d’avantage de renoncement. En effet le lâcher prise nécessite un travail psychique afin d’être capacitaire à se frustrer et faire le deuil de ce que l’on convoitait. Pour reprendre l’exemple du poste de travail, c’est s’interroger qu’à l’instant T ce n’est pas le bon moment, comme la venue d’un enfant dans le couple ou que ce travail va demander un effort intellectuel ou physique intense. Une autre situation professionnelle peut s’offrir à vous ultérieurement avec d’autres avantages. Ainsi ce renoncement va permettre d’aborder un changement d’attitude et de stratégie.

Les relations humaines sont parfois difficiles et bien souvent la maîtrise et la domination entre les individus sont des points de discorde. Pour reprendre l’exemple d’une conversation avec un interlocuteur qui ne lâche pas prise, c’est alors conscientiser qu’il est impossible de changer l’autre et de le façonner à notre image; il faut modifier la façon de percevoir cet autre dans sa différence.

Le lâcher prise sur les compulsions de répétition comme la maladie, les divorces nécessite un travail analytique qui va permettre de conscientiser ce qui s’est passé dans l’histoire du sujet. La psychanalyse permet de prendre de la distance avec la filiation et de transformer les moments douloureux en posture positive. C’est donc abandonner des comportements névrotiques et acquérir un espace suffisant pour une introspection qui va libérer l’individu.

Mais alors, le lâcher prise reviendrait-il à laisser aller son existence ? Sûrement pas ! Le lâcher prise n’est pas une attitude passive. C’est la volonté de se transformer par une intériorisation qui va assouplir la personnalité.


Ainsi de séance en séance analytique, le sujet lâchera certaines résistances qui le fera aller vers son vrai-self. Son parcours affectif et social en seront que plus épanouis.





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