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  • Valérie BISOGNO

Qu'est ce qu'être parent ?

Dernière mise à jour : 18 mai 2020

Il serait très présomptueux de ma part d’en donner une définition, car il n’y en a d’ailleurs pas !

De nombreux psychanalystes comme Freud, François Dolto ont abordé le sujet et chacun à leur époque ont donné des pistes de réflexion, mais pas de recette. Françoise Dolto disait à ce propos dans ses interventions radiophoniques : «  il est hors de question de donner des recettes de cuisine aux parents, mais de s’ajuster à la subjectivité de chaque enfant et de donner un sens aux situations conflictuelles (…) ». Ainsi, la psychanalyse n’a pas de solutions éducatives, mais elle peut soutenir le parent dans cette nouvelle fonction.

Cette notion de parentalité a d’ailleurs beaucoup évolué au cours des siècles et des décennies. Dans les années 1950-1960, être parent c’était bien nourrir, bien vêtir son enfant, lui donner un bagage scolaire suffisant pour s’en sortir dans la vie. L’éducation était stricte, la parole de l’enfant n’avait que peu d’importance, et son épanouissement affectif était secondaire.

Rendu célèbre par ses recherches sur le nouveau né « Le bébé est une personne », le Docteur Brazelton, dans les années 1980, a observé et démontré que le bébé était réactif quand un proche lui parle, le regarde, le stimule, le câline. Il n’est donc plus un objet « un tube digestif à nourrir », selon son expression, mais un sujet à part entière au sens psychanalytique. D’ailleurs, bien avant ce pédiatre, Otto Rank, psychanalyste contemporain de Freud a affirmé et théorisé que le bébé engramme inconsciemment sa naissance et que toute sa vie durant, ce souvenir pouvait réapparaitre sous différentes formes (Le Traumatisme de la naissance).


Alors, être parent, je pense que c’est d’abord être dans la continuité de sa filiation, transmettre un nom et assurer la pérennité de l’espèce humaine: c’est faire un don à l’humanité.

Cette fonction parentale peut-être complexe à plusieurs égards car devenir parent pour le jeune adulte c’est renoncer à son statut d’enfant auprès de ses propres parents et rentrer dans la rôle de mère et de père à leur tour. Pour certains inconscients, ce passage peut-être douloureux car malgré 9 mois de gestation, il faut du temps psychique pour intégrer ce rôle et cette fonction. Un processus de défusion, de distanciation entre la mère-la fille-le garçon-le père doit s’opérer.

Avant même la conception du petit enfant, ce couple a ce désir parental. Cet enfant va être fantasmé, idéalisé. Mais il peut exister un décalage entre l’enfant imaginaire et l’enfant réel. Pour exemple, le couple désirait un garçon, c’est une fille qui est attendue.

Cette « mission parentale » s’accompagne de la transmission des valeurs de la famille, de la société: c’est l’aimer, le regarder, le protéger, l’élever, l’accompagner dans son parcours. C’est tout cela qui va permettre de le faire avancer dans la vie.

Protéger un enfant, c’est lui mettre des limites moïque et psychique. C’est savoir le recadrer afin qu’il ne se mette pas en danger, en lui apprenant les règles élémentaires en famille et en société.

C’est à partir de l’âge de 2 ans que le NON doit commencer à être intégrer psychiquement.

Ce NON, pour certains parents peut être culpabilisant. Dire non à un enfant ne veut pas dire qu’on ne l’aime pas. Au contraire ! Un enfant a besoin d’être frustré dans ses demandes, c’est à dire ne pas réponde à ses besoins dans l’immédiateté. Ces processus psychiques intégrés vont l’amener vers l’autonomie.

De plus, l’enfant est unique aussi bien dans sa personnalité, son potentiel, que dans ce qu’il a perçu psychiquement de son éducation. Nous pouvons observer que dans une même fratrie, chacun va évoluer différemment devant l’immense variété des situations qui vont se présenter à lui: c’est l’unicité de l’Être.

Être parent c’est aussi s’interroger sur ce que l’on transmet à nos enfants et ce, sans tomber dans l’excès de la perfection. Le parent parfait n’existe pas: Freud disait à ce propos « c’est le métier le plus difficile au monde ».

Alors, c’est l’élever « vers le haut » dans le vrai sens du terme, c’est à dire permettre à son enfant de s’autoriser à faire ce que les parents ne se sont pas autorisés à accomplir eux mêmes.


Et de conclure, l’essentiel c’est « être des parents suffisamment acceptables » (Donald Winnicott).

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