Psychanalyse et Coronavirus.
Cette pandémie qui marquera le vingt et unième siècle et dont la sortie complète semble encore lointaine, a le mérite de remettre en question la façon de penser, d’agir dans une société en perpétuelle mouvement.
Ce temps suspendu, ralenti oblige à réfléchir sur notre façon d’être. Être avec les anciens, la famille, le couple, les enfants, l’environnement .....
Les névroses s’agitent et trouvent là de quoi se focaliser :
L’angoisse de contamination exacerbe la façon d’agir par la distanciation sociale forcée, l’angoisse de mort plane sur chacun de nous car le coronavirus est invisible, insidieux et peut parfois tuer. Le confinement, le couvre-feu, l’exode citadine, les dénonciations aux policiers réactivent chez certains une névrose de guerre objectivable par une irritabilité, une agressivité, voire de la violence au sein du groupe. S’y est rajouté la crainte d’une pénurie alimentaire qui engrammée dans la mémoire collective s’observe par des files d’attente devant les supermarchés. Le confinement peut s’apparenter pour d’autres à une angoisse d’abandon d’où en effet ce surinvestissement et cette utilisation excessive des réseaux sociaux afin de ne pas être oublié.
Mais devant un tel constat, ne devons-nous pas faire sens de ce moment inédit ?
Cette décélération du temps peut-être propice à la réflexion, à un recentrage sur soi à une remise en question d’attitudes parfois inappropriées avec les autres.
En effet, l’introspection que je propose en tant que psychanalyste permet justement un soutien, une aide dans des moments difficiles que peut traverser un individu.
Le sens d’un travail analytique accessible à toute personne est de rappeler que chez chacun de nous il y a une part d’ombre qu’il convient d’apprivoiser pour retrouver sa place et son lien avec l’autre.
Ce confinement qui est un gain de liberté psychique, peut conduire à repenser son passé afin de se connecter sur de nouveaux projets, se réinventer. Freud disait à ce propos «Naître à soi même »
Le vivre ensemble confiné impose du respect, une écoute et un regard nourrit de bienveillance.
Un retour à des valeurs plus authentiques, plus altruistes. La modestie, l’humilité, le bon sens, la créativité disparus parfois de notre mode de vie sont des valeurs qui reviennent et qui fonctionnent comme cuisiner avec les enfants, aider aux devoirs, chanter, lire, passer du temps à table à parler. Ainsi toutes ces activités peuvent servir à sublimer ses angoisses.
Alors il n’est jamais trop tard pour commencer une analyse. Pour exemple l’acteur Français François Berleand à débuter une psychanalyse à l’âge de 40 ans.
Valérie Bisogno
Psychanalyste.
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